Vendredi dernier, j’annonçais sur Instagram ma volonté d’effectuer une « Détox Digitale » une fois par mois, le temps d’un week-end… Je vous expliquais que l’idée m’était venue à Cuba. Là-bas, la connexion Internet est assez « compliquée »; Il faut acheter une carte donnant accès à une heure de connexion dans certains hotspots (les places, certains hôtel, etc.), et la plupart du temps ça ne fonctionne pas très bien. Il faut 15 minutes pour charger une photo Instagram, et il est inutile d’essayer la vidéo ! 😀
Au début, je dois vous avouer que cela m’a fait littéralement « enrager ». Je n’avais pas prévu de ne pas poster pendant 15 jours. Instagram est mon principal outil de travail, et je ne me voyais pas tout quitter, comme ça… Et puis, avec le temps la résistance à laisser place à l’acceptation; J’ai accepté de ne pas pouvoir. Il était inutile de m’en prendre aux autres, à moi, au Monde. Ce dernier continuait à tourner sans moi, et il le faisait très bien.
Lorsque je suis rentrée en France, j’ai fais quelques recherches sur le Détox Digitale « forcée » que j’ai pu expérimenter à Cuba. D’après les stats, on consulte notre smartphone environ 200 fois par jour (Je ne me suis pas amusée à compter, mais j’y crois volontiers). Entre mes boîtes mail, les réseaux sociaux, les dizaines d’applis que j’utilise au quotidien et le reste, j’ai compris que j’étais accro et que je souffrais peut-être du syndrome FOMO : « Fear Of Missing Out » et qui se traduit par la peur irrationnelle de manquer quelque chose sur le net, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Pire encore, j’ai eu l’impression de devenir l’esclave de ces réseaux, esclave de la pression sociale à travers ces derniers.
Je ne sais pas si vous faites attention aux commentaires sous les photos que vous « likez », mais je tombe toujours des nues devant la « violence » de certains comportements et/ou mots. Aujourd’hui, je suis fière, heureuse d’être blogueuse et je mesure pleinement la chance que j’ai de vivre toutes ces expériences grâce à vous et à mon travail. Ce métier est « fitté » pour moi : passionné, démesuré, polyvalent, incertain, etc.
En revanche, je déplore de plus en plus de ne pas pouvoir m’exprimer comme je le souhaite. Vous me connaissez bien, je suis quelqu’un de « nuancé » et je n’aime pas les cases. Je suis littéraire et parfois superficielle, j’aime la nature et le mode de vie urbain, je suis « écolo » et consommatrice, etc. Je ne supporte pas d’être jugée, car j’essaie d’avoir une ouverture d’esprit assez grande pour tenter de comprendre chacun de vous. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, chacun se permet de juger : « C’est moche », « Tu te croies belle », « Retire cette photo », « Je suis déçue de toi et de ta superficialité », etc. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est la pression sociale qui essaie de me dicter ce que je dois faire, et ça je le refuse. Tout le monde donne des leçons aux autres. Pourquoi ne pas laisser la liberté à votre voisin d’exister comme il le souhaite ? Pourquoi remarquer toujours le détail qui fâche au milieu du paysage, la tache minuscule sur la nappe, l’aspérité à gratter ?
Je connais plus ou moins les réponses aux questions que je viens d’énumérer (mal-être et besoin de le partager, jalousie, exutoire à la pression sociale, peurs, colère, besoin d’asseoir une certaine forme d’autorité, etc.), mais je ne peux pas m’empêcher de voir le verre à moitié plein et d’avoir espoir. Si l’on montre a ces personnes que leur comportement nous blesse, je suis sûre qu’elles sauront rectifier le tir, n’est-ce-pas ? 🙂 En fait, j’en suis venue à me dire que ce ne sont pas les Réseaux Sociaux qui sont fondamentalement « négatifs », mais notre façon de les utiliser.
Mon compte Instagram est un espace personnel que j’ai décidé d’ouvrir parce que j’aime partager cela avec vous au quotidien. Néanmoins, il s’agit d’un univers qui évolue en permanence, car ce qui me rend heureuse aujourd’hui n’est pas forcement ce qui faisait mon bonheur hier. J’expérimente, je fais des erreurs, je recommence, je change d’avis, je m’ouvre à d’autres domaines, et parfois cela ne vous parle pas. C’est normal et sain de ne pas être 100% identiques, et au pire gardez en tête que tout est éphémère (goûts, blog, réseaux sociaux…) et qu’il est possible de ne plus suivre les personnes qui ne vous inspirent pas assez ou plus ! 😉
Hier par exemple, j’ai posté sur Instagram une photo de moi en maillot de bain échancré dans une pause lassive (vous retrouverez cette photo ici). J’ai longuement hésité à la publier… Il faut dire que je ne l’assume pas trop, car ce n’est pas mon « genre » de photo. Pour la petite histoire, j’ai demandé à Mehdi de me prendre ne photo sur le sable, et une vague « glacée » est venue me fouetter le dos. On aurait dit une méduse échouée. Et puis, il m’a dit « ferme les yeux » comme si tu bronzais au soleil et oublie les vagues et le froid. Ça a donné cette photo ! Lol. Au final, j’ai perdu au moins 70 lecteurs en quelques minutes parce qu’ils devaient trouver cette photo « trop », j’ai eu beaucoup de messages privés pour me faire remarquer que mon maillot était « trop » échancré… Bref, cela a confirmé ma volonté de poster encore plus de photos comme celles-ci, qui me ressemblent, qui ont une histoire et qui me font du bien.
Run my dear, from anything that may not strenghten your precious budding wings !
Cours mon/ma chère(e), de tout ce qui ne renforce pas tes précieuses ailes naissantes !
Alors oui, aujourd’hui je ressens le besoin de m’accorder des moments pour moi, pour sortir du pilote automatique et rester présente à ma vie, avec une relation plus juste au numérique. Tout au long de l’année, je compte me créer des petits arrangements pour me ménager des mises à distance et éviter l’overdose. Même si je suis une « actrice des réseaux sociaux » de par mon métier, je ne souhaite pas devenir un « être réseaux », totalement tourné vers les autres, et avec l’impression de me dissoudre de l’intérieur.
A Cuba, j’ai re-découvert les plaisirs de l’instant présent. Les journées me paraissaient éternelles, remplies, riches en expériences différentes (lecture, photographie, discussions, rencontres, etc.). Là-bas, il n’y avait aucun jugement, puisque chacun regardait avec ses propres yeux. Alors, j’ai décidé de re-vivre ces instants parfois, pour me rappeler que :
– Nous avons de la chance de disposer d’Internet en continu. Cette ouverture sur le monde, cette liberté est une richesse, et plutôt rare dans certains pays.
– N’oublions pas notre part d’humanité lorsque nous échangeons depuis un écran.
– Utilisons les « Réseaux sociaux » comme un espace d’échanges positifs pour stimuler notre créativité.
J’espère sincèrement que vous comprendrez cet article ! Je suis heureuse, je ne me plains pas, mais je pense que tous ces points méritent réflexion.
A très vite, Christelle ♥
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