Les années 90 regorgent d’icônes du sport. Le basket avait Michael Jordan, le football Ronaldo (non les jeunes, on ne parle pas de CR7) tandis que la F1 avait son Michael Schumacher.

Et dans le monde souvent méconnu du bodybuilding ou culturisme en bon français, le champion des champions des 90’s est un anglais nommé Dorian Yates. 

Jeunesse et découverte du culturisme

Yates est né dans une ferme d’Hurley, dans le comté de Warwickshire. Si vous ne connaissez pas c’est normal, la seule ville à peu près connue de la région est Rugby, car la petite ville au nord du comté est le berceau du sport du même nom.

Le décès subit du père de Dorian Yates, alors âgé de 13 ans, pousse sa famille à déménager pour Sutton Coldfield, dans le district de Birmingham. À 18 ans, le jeune Dorian Yates a des ennuis avec la justice, et bien que très récemment majeur, il est condamné à 6 mois de détention dans un établissement pénitentiaire pour mineur. Heureusement pour lui, les gardiens de Watton Youth deviennent autant ses instructeurs que ses geôliers ! L’une de leurs missions étant d’imposer à ces jeunes fauteurs de troubles une routine sportive et disciplinaire calquée sur le modèle militaire, le programme de Dorian Yates se dessine et au fil des mois, il développe une passion pour la musculation et le culturisme.

Là-bas, Dorian Yates constate rapidement qu’il est le plus grand et le plus fort des quelques 300 jeunes détenus : « Je savais que j’étais différent de tout le monde. J’ai été traité différemment par tous les gars là-bas, j’ai obtenu que les officiers me traitent avec un certain niveau de respect » se rappelle-t-il dans un podcast avec le boxeur Carl Froch.

Des débuts difficiles

À sa sortie, Dorian Yates a donc un but… Mais nulle part où vivre ! À la rue, il profite d’aides municipales pour obtenir un logement social mais ne se défait pas de l’exigence inculquée en détention. 

Sans le sou mais pas sans motivation, il se met au bodybuilding en autodidacte : « Je n’ai jamais eu un coach ou de nutritionniste de toute ma carrière […] Mais j’ai sûrement lu chaque livre ou magazine de bodybuilding publié entre 1983 et 1997, et pareil pour les livres sur la nutrition et la psychologie du sport !». 

Il finit par trouver un travail en sécurité et son propre appartement. Si les dépenses se font plus ou moins au jour le jour, il a pour horizon le trophée de champion britannique des poids-lourds. 

Après un titre de Mr Birmingham en novice, puis une septième place aux Worlds Games catégorie poids-lourds, il se hisse en en effet à la première place des British Championships en 1986. Il récidive en 1988, et le monde professionnel a déjà un œil sur le jeune anglais. De toute évidence, il a ce qu’il faut pour devenir un grand du bodybuilding. 

Une décennie au sommet

Sa carrière professionnelle, qui s’étend de 1990 à 1997, est effectivement marquée par une domination presque sans précédent dans le monde du culturisme de l’époque. Une stat qui ne ment pas : Dorian Yates remporte six titres de Mr Olympia consécutifs ! Le simple nombre le place aujourd’hui 5^ème au nombre total de titres mais à l’époque, seul Arnold Schwarzenegger (7 titres dont six consécutifs) et Lee Haney (8 titres consécutifs) ont fait mieux ! Mais une autre manière de mesurer sa domination serait de lister les superstars qu’il a terrassées :

• Lou Ferrigno
• Lee Labrada
• Shawn Ray
• Flex Wheeler
• Kevin Levrone
• Chris Cormier
• Nasser El Sonbaty

Face à toutes ces légendes, Dorian Yates faisait rarement parmi des favoris et il parvint pourtant à leur arracher plusieurs titres. De plus, le champion de Birmingham cultivait une certaine culture du mystère… En préparation des compétitions, Dorian Yates assume son surnom de « Shadow » et s’entraîne loin des projecteurs, dans l’ombre de sa propre salle de Birmingham. Mieux encore, il se fait un malin plaisir à surgir aux compétitions de manière inattendue, sans avoir infirmé ou confirmé sa participation à l’avance mais remportant tout de même la victoire finale !

Dorian Yates et le programme « Blood and Guts »

Le secret de ces entraînements cachés ? Le programme Dorian Yates : le « Blood and Guts » (« Sang et Tripes »). Basé sur l’entraînement à haute intensité (HIT) et des séries courtes executées jusqu’à l’échec musculaire. Inspiré par Arthur Jones et l’ancien Mr. Universe Mike Mentzer, Dorian Yates complète ce protocole en privilégiant les presses en position inclinée plutôt que des mouvements classiques comme le squat avec haltères ou le développé couché, couplé avec un régime nutritif rigoureux et avant-gardiste à l’époque. 

Aujourd’hui encore, de nombreux bodybuilders utilisent un programme similaire, restant dans la salle de sport pour avoir un beau corps. Et l’excitation de l’entraînement peut être comparée aux paris sportifs. Lorsque vous choisissez pour la première fois et depuis longtemps sur qui parier, vous étudiez les statistiques, les résultats de l’athlète. Ensuite, lorsque vous avez déjà parié, il y a une excitation supplémentaire, une montée d’adrénaline et l’espoir que votre pari soit gagnant. C’est pourquoi il est assez facile de faire des paris audacieux chez le meilleur bookmaker hors arjel.

Le monde des paris sportifs et celui du bodybuilding sont unis par la recherche du perfectionnisme !

Encore en 2024 Dorian Yates est considéré comme le premier « monstre » du culturisme, disposant d’une masse musculaire énorme mais parfaitement dessinée. Surtout, il est encore admiré pour son approche novatrice du bodybuilding et de l’entraînement, mais aussi pour le mental d’acier aussi exigeant que nécessaire à sa mise en pratique. 

Un modèle pour les bodybuilders du monde entier, 30 ans après sa retraite.