Lorsque j’étais gamine, je m’imaginais toujours en Pocahontas. Je rêvais d’aventures en Amérique avec les Cheyennes ou les Sioux des Grandes plaines. Le dimanche après-midi, je regardais l’un de ces vieux westerns hollywoodiens avec John Wayne. Les Indiens y étaient représentés comme des sauvages alcooliques, voleurs de femmes, et opportunistes. Pourtant, je les aimais quand-même. J’étais attirée par l’histoire et la spiritualité de ce peuple des Grandes plaines, d’herbes hautes et de vent, qui s’étendent des provinces canadiennes du Saskatchewan jusqu’au Texas, et du bassin du Mississipi jusqu’aux Montagnes rocheuses…
Aujourd’hui, le Musée du quai Branly leur consacre une exposition, bien éloignée de cette image d’épinal, véhiculée par les stéréotypes du cinéma américain. Il s’agit ici, de mieux faire connaître leurs traditions esthétiques et de montrer la complexité d’une histoire artistique qui se poursuit aujourd’hui. L’exposition rassemble un ensemble de 133 objets et œuvres d’art reprenant, dans leur continuité, les traditions esthétiques au fil d’une longue histoire (du 16ème au 20ème siècle).
On rencontre Sioux, Cheyenne, Blackfoot, Comanche, Pawnee autour d’un calumet orné de plumes d’aigles. On apprend que la fumée du tabac constitue une offrande accompagnant les prières pour la paix ou la guérison.
Puis, on revisite les stéréotypes de l’Indien dans la salle de cinéma. John Ford, qui aimait fréquenter les tribus indiennes et tourner sur leurs territoires, ne les représentait pas moins comme des agresseurs sans pitié dans La Chevauchée fantastique (1939), avant de faire acte de contrition avec Les Cheyennes (1964) sur l’extinction d’une race.
Enfin, on admire les ornements des robes, le travail du cuir et du bois, les premiers dessins sur papiers…
Toutes ces oeuvres transcendent les frontières culturelles et frappent par leur beauté, leur mystère et leur expressivité. Elles nous ouvrent enfin à l’Indien!
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Indiens des Plaines Du 8 avril au 27 juillet 2014 Musée du quai Branly 37, qui Branly 75007 Paris Mardi, Mercredi et Dimanche, de 11h à 19h. Jeudi, Vendredi et Samedi, de 11h à 21h.
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L’exposition est organisée en sept parties :
1. Le renouveau artistique dans la vie contemporaine, 1965-2014
Ma partie préférée! L’exposition s’ouvre avec cet espoir pour l’avenir; L’espoir d’un renouveau démographique (ils avaient presque disparu), politique, identitaire, et artistique (l’Art Amérindien n’a jamais été aussi prolifique qu’aujourd’hui).
2. Communautés et diaspora, 1910-1965
3. Peuples anciens, Pré-contact
4. La vie dans les Grandes Plaines, 1700-1820
L’histoire de la vie quotidienne. On y découvre de nombreux objets insolites.
5. L’épanouissement d’une culture, 1820-1860
L’arrivée du cheval marque un tournant dans l’histoire des Indiens des Plaines. La chasse est plus facile, ils peuvent se déplacer sur des territoires plus étendus… Ils deviennent ces Indiens-guerriers des Westerns.
6. La mort du bison, 1860-1880
7. Dans les vestiges des terres ancestrales, 1880-1910
Il s’agit, bien entendu, d’un aperçu de l’exposition Indiens des Plaines… J’espère que cette petite balade vous donnera l’envie d’en voir plus! Ça se croque avec les yeux et ça se voit avec le coeur!
Des baisers. Ceedjay.
Dans l’ordre:
– L’Esprit du Vent (vers 1955) – Blackbear Bosin, Tsate Kongia (1921-1980), artiste comanche-kiowa, Oklahoma.
– Dessin (vers 1830) – Attribué à Wacochachi – Artiste mesquakie, Iowa. Il s’agit de l’une des premières oeuvres amérindiennes sur papier.
– Robe de femme avec accessoires (2005) – Jodi Gillette (1959-) – Artiste lakota hunkpapa (sioux teton) Dakota du Nord. (Peau tannée, perles de verre et de métal, soie, coquillages, piquants de porc-épic…)
– Coiffe à cornes (vers 1830) – Artistes osages, Kansas. (Corne de vache – perles de verre – crin de cheval – peau tannée…)
– Éventail servant aux rites amoureux (vers 1840) – Artiste dakota (sioux de l’est), Minnesota. (Bois (pin), pigments)
– Bride (vers 1860) – Artiste comanche, Texas. (Maillechort – cuir industriel – boucles métalliques)